Parmi les premiers au monde, les docteurs Kay-Dietrich Wagner et Nicole Wagner ont démontré que la protéine WT1, surexprimée dans la plupart des cancers, participe à la fois au processus de croissance et de dissémination des tumeurs.
Depuis, des chercheurs japonais ont développé un vaccin capable de stimuler les défenses immunitaires contre WT1. Si les résultats obtenus pour des cancers variés sont spectaculaires, une régression tumorale, une diminution des métastases et une augmentation du taux de survie, ces vaccins sont inopérants sur des patients au système immunitaire trop affaibli ou à un stade avancé de la maladie.
Afin de pallier ces limites et d’accélérer la réaction du système immunitaire, les docteurs Kay-Dietrich Wagner et Nicole Wagner travaillent sur la mise au point d’un médicament capable de cibler rapidement WT1.
Le projet WIVRE a pour objectif d’identifier les inhibiteurs pharmacologiques potentiels de WT1qui ouvriront la voie à des modes d’actions thérapeutiques rapides et avec peu d’effets secondaires.
Les résultats encourageants des premiers essais cliniques thérapeutiques par vaccination anti WT1 ont confirmé que le ciblage de WT1 initie une nouvelle stratégie pour le traitement du cancer.
Dans le cas du mésothéliome, un cancer très agressif, la vaccination contre WT1 a doublé le taux de survie des patients.
Mais, l’inefficacité du vaccin chez les patients âgés ou qui ont reçu une ou deux chimiothérapies et le délai de réponse au traitement ont convaincu les chercheurs niçois d’orienter leurs recherches vers un ciblage pharmacologique de WT1 qui permettrait d’envisager des modes d’actions thérapeutiques avec peu d’effets secondaires.
Contrairement aux traitements par immunothérapie, une inhibition pharmacologique de WT1 devrait se traduire par une action plus rapide et une baisse des taux de patients non répondeurs.
Afin d’identifier les inhibiteurs pharmacologiques potentiels de WT1, les porteurs du projet WIVRE envisagent de tester, en collaboration avec le IME de Screeningport, une bibliothèque de 100 000 molécules candidates potentielles afin d’évaluer leur capacité à inhiber WT1 et de caractériser l’impact de molécules identifiées sur la croissance tumorale in vivo.
L’objectif du projet WIVRE est de définir une nouvelle stratégie thérapeutique contre le cancer grâce aux molécules identifiées par le ciblage pharmaceutique de WT1.
Dans le cadre du projet WIVRE, les docteurs Kay et Nicole Wagner ont généré une lignée cellulaire humaine contenant une insertion de la fusion WT1- luciferase, le système rapporteur sur lequel peuvent être testées les molécules candidates potentielles.
Sur les premières 2000 molécules candidates testées par les docteurs Wagner à l’institut de biologie Valrose, 8 substances ont été retenues pour leur capacité à inhiber WT1 et font l’objet de test sur la souris.
Le déploiement du projet WIVRE requiert l’automatisation des tests sur une bibliothèque de 100 000 molécules candidates potentielles en collaboration avec l’IME Screeningport d’Hambourg.
Le projet WIVRE fait appel à la générosité publique. Chaque molécule testée par l’IME coûte un euro.